Les emballages des fruits et légumes : un bien ou un mal nécessaire ? Peut-on s’en passer ? Description générale Les emballages dans la commercialisation des fruits et légumes peuvent se répartir entre les « emballages de groupage ou logistiques » tels que les colis, caisses ou plateaux et les emballages constituant une Unité de Vente Consommateur (UVC), qu’il s’agisse de préemballés (ex. barquette fermée) ou non (ex. botte de poireaux). Les emballages « logistiques » permettent de transporter les F&L et éventuellement de les présenter en vrac ou de façon litée (sur des alvéoles par exemple). Les UVC permettent de vendre une certaine quantité de produits adaptée aux besoins des consommateurs. La loi AGEC n° 2020-105 prévoit au stade de détail en France l’interdiction des conditionnements de fruits et légumes en plastique, exceptés pour les lots de 1,5 kg ou plus et certains produits fragiles (art. 77 dont le décret d’application a été abrogé en novembre 2024). Les UVC étaient concernées. Le règlement dit PPWR va dans le même sens avec la fin des emballages plastiques à usage unique en Europe pour les fruits et légumes à échéances 2030. L’impact des déchets liés aux emballages est une question primordiale pour l’environnement, quel est leur avenir et quel est leur intérêt ? Le choix pour un professionnel (réalisant du conditionnement, y compris un détaillant en F&L) d’utiliser des emballages dépend de leurs intérêts mais doit aussi répondre à un ensemble de questions : • Quelles caractéristiques physiques doit-il remplir (praticité, résistance, contenance, transparence…) ? • Quelles sont ses fonctions (maintien de la qualité, information des consommateurs…) ? • Quelles mentions doit-il comporter ? • Quelle garanties sanitaires ou preuve d’alimentarité apporte-il ? Et bien sûr Quelles sont les alternatives ? Vente en vrac, choix de matériaux ayant moins d’impact pour l’environnement ? Explication détaillée Les fonctions des emballages en dehors de l’aspect purement logistique de transport des fruits et légumes sont variées : • L’emballage : praticité et segmentation Les F&L mûrs à point, prêts à consommer, de Fraiche découpe nécessitent un emballage pour leur transport et leur protection en matière d’hygiène ou de choc. L’emballage peut servir à vendre des lots (exemple 3 poivrons tricolores), des mélanges correspondant à un usage ou une recette (barquette de pot au feu) ou être nécessaire à leur préparation (sachets micro-ondable de légumes) … • L’emballage : une protection des F&L pour garantir leur fraîcheur et leur qualité sanitaire Certains F&L sont sensibles aux chocs et manipulations (petits fruits rouges), aux contaminations microbiennes (Fraiche découpe), à la lumière (endives), à la déshydratation (mâche)… Facteur Détérioration Intérêt emballage Chocs et manipulations Meurtrissures (source de contamination microbienne) Calage du produits- amortisseur Contamination microbienne Pourriture, moisissure, bactéries pathogènes Barrière physique entre contaminant et produit – pas de manipulation du consommateur Lumière Changement couleur : verdissement, rosissement Barrière semi-perméable – atmosphère modifiée protectrice Environnement sec ou ventilé Déshydratation par perte d’eau, flétrissement Barrière physique qui limite les pertes d’eau Composition gazeuse et/ ou éthylène Évolution rapide, Jaunissement, fleurissement, fibrosité… Barrière physique limitant les échanges gazeux – génération atmosphère modifiée – ralentit métabolisme des F&L • L’emballage : un intérêt économique et marketing L’emballage permet - en libre-service - de distinguer des F&L de calibres ou variétés différentes, ou de communiquer sur des caractéristiques du produit (signe de qualité, labels…). Il permet de garantir la traçabilité jusqu’au consommateur. Le choix d’un emballage doit prendre en compte les fonctionnalités recherchées mais aussi doit garantir une sécurité sanitaire : il doit être apte au contact alimentaire. La réglementation sur l’hygiène et la sécurité des aliments exige que les « Les matériaux constitutifs du conditionnement et de l’emballage ne doivent pas être une source de contamination » (Règlements (CE) 852/2004 et 1935/2004). Les emballages sont susceptibles de contaminer les aliments par contact direct ou indirect, en leur transférant des substances chimiques pouvant être dangereuses, ce qui peut entraîner un risque pour la santé des consommateurs qui ingèrent ces aliments. - A tous les stades de la filière, il est nécessaire de s’assurer auprès de ses fournisseurs que les contenants, emballages et accessoires destinés au contact avec les fruits et légumes sont aptes au contact alimentaire. Le décret 2007/766 impose un marquage des matériaux et des objets destinés au contact alimentaire. Ce pictogramme doit obligatoirement être accompagné des conditions d’utilisation. Ce n’est pas parce que le logo d’alimentarité est apposé que le produit supporte de très hautes températures ou des milieux acides ou bien encore gras, …. En usage professionnel, vous avez l’obligation de vérifier l’adéquation entre l’usage prévu du produit destiné à rentrer au contact des aliments et les limites d’utilisation de ce produit.